Présidentielle US : Elon Musk met toutes ses forces dans la campagne pro-Trump
Y compris celle d’influenceurs néo-nazis
Elon Musk met toutes ses forces dans la campagne de Trump pour la présidentielle états-unienne, proposant même de payer les personnes qui parraineraient des électeurs dans les États pivots. Il essuie cela dit un échec auprès de la Cour Suprême, qui a rejeté sa plainte relative au partage des DM de l'ex-président des États-Unis avec la justice.
Le 09 octobre à 16h50
5 min
Société numérique
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Elon musk est on fire. Le 5 octobre, on l’a vu surgir, bondissant, sur la scène du meeting – sous haute sécurité – réorganisée par Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, à l’endroit même où ce dernier avait été blessé par balle à l’oreille, le 13 juillet dernier.
Le 8, dans un long entretien diffusé sur X avec Tucker Carlson, journaliste star, conspirationniste et fervent défenseur de Donald Trump, le patron de multiples entreprises technologiques est revenu sur le tweet dans lequel il suggérait que l’absence de tentative de meurtre contre un candidat démocrate prouvait leur manque de valeur – publication qui lui a valu d’être qualifié de « risque pour la sécurité nationale » dans les colonnes de Wired. Il a aussi déclaré qu’il était « à fond » derrière Trump, et que si ce dernier perdait, lui-même serait « baisé ».
Dernier coup d’éclat en date : l’homme le plus riche du monde propose de rémunérer les internautes qui l’aideraient à récupérer des informations sur des électeurs susceptibles de soutenir Trump dans l’un des swing states (« États pivots », ceux où seulement quelques milliers d’électeurs pourraient faire pencher la balance vers de grands électeurs républicains ou démocrates).
En parallèle, la Cour Suprême a rejeté la plainte déposée par X contre le gouvernement fédéral pour l’avoir forcé à partager les messages privés de Trump avec le procureur spécial Jack Smith, en charge d’enquêter sur la tentative de Donald Trump de renverser les résultats de la dernière élection présidentielle.
X et ses influenceurs extrémistes au service de la mobilisation pour Trump
Le 7 septembre, sur X, Musk relayait en effet un lien vers le site de son fonds de soutien au candidat Trump. Il y annonçait payer 47 dollars à tout internaute états-unien parrainant un électeur d’un des États pivots (Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan, Arizona, Nevada, Géorgie et Caroline du Nord).
En pratique, la personne doit enregistrer son numéro de téléphone et celui de l’électeur qu’il parraine sur le site pour obtenir l’argent promis. Le site du fonds indique que les informations seront vérifiées avant que le moindre transfert ne soit fait.
Pour les premiers parrains, le transfert a été opéré physiquement, puis dûment publicisé sur le compte d’Elon Musk et le compte @america, que le propriétaire de X a lié à son fonds. Ce compte appartenait jusque-là à un autre utilisateur (qui ne l'avait pas utilisé depuis quatre ans), désormais relégué au profil @America123_12. La manœuvre rappelle celle opérée par le nouveau propriétaire du réseau social lorsqu'il a récupéré le compte @X, sans le consentement de son ancien propriétaire.
@America est désormais accompagné du badge de certification jaune réservé aux entreprises, ce qui lui assure la meilleure visibilité possible sur la plateforme. L’opération peut aussi compter sur la publicité que lui procure Elon Musk lui-même, via son compte à 200 millions d’abonnés.
Elle peut aussi compter sur celle d’influenceurs conspirationnistes et proches des mouvements néo-nazis comme Jack Posobiec, qui compte 2,7 millions d’abonnés. C’est un de ses messages que Musk a repris (et dont il a amplifié la portée) lorsqu’il a vanté son opération de financement. Il a par ailleurs présenté cette dernière comme une manière de se faire de l'« argent facile ».
Musk perd une bataille sur le partage des DM de Trump au gouvernement
S’il joue ici avec l’interdiction légale d’acheter des votes, Elon Musk ne parvient toutefois pas à échapper à toutes les obligations qui lui incombent en tant que patron de X.
En l’occurrence, la Cour Suprême des États-Unis vient de rejeter la plainte déposée par la plateforme contre le gouvernement fédéral. Cette dernière visait un mandat ayant obligé X à partager des DM de l’ex-Président Donald Trump sans avertir le dernier, alors qu’une enquête était en cours sur son rôle dans les violences ayant suivi son échec à l'élection présidentielle de 2020.
En 2023, rappelle Reuters, le procureur Jack Smith avait formellement demandé à X de lui partager le contenu des échanges privés de Donald Trump via sa plateforme, sans en informer l’ex-Président. Refusant de se soumettre à la demande, X a payé 350 000 dollars d’amende avant d'obtempérer. L’entreprise a passé l’année suivante à argumenter en justice qu’il s’agissait d’une attaque inconstitutionnelle contre le discours possible sur X, et un contournement d’une loi protégeant les communications présidentielles.
L’enquête s’est conclue par diverses inculpations de Donald Trump au pénal – accusations que ce dernier rejette – et l’argumentaire répété du procureur, selon lequel les actions de Trump en 2020 relèvent d’actes privés. Ils ne seraient donc pas protégés par son immunité présidentielle (la semaine dernière, Jack Smith publiait un nouveau rapport de 165 pages en ce sens).
S’il remporte l’élection de 2024, Donald Trump a indiqué qu’il placerait Elon Musk à la tête d’une commission sur l’efficacité du gouvernement.
Présidentielle US : Elon Musk met toutes ses forces dans la campagne pro-Trump
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X et ses influenceurs extrémistes au service de la mobilisation pour Trump
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Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 09/10/2024 à 17h10
Le 09/10/2024 à 17h33
Modifié le 09/10/2024 à 18h07
Mais il n'a pas besoin de ça pour faire du dégât à la société américaine
Le 10/10/2024 à 10h32
Le 10/10/2024 à 12h58
Le 09/10/2024 à 18h16
Le 09/10/2024 à 18h36
... Ou à Idiocratie...
Le 09/10/2024 à 18h53
Le 09/10/2024 à 22h07
Le 09/10/2024 à 19h08
Le 09/10/2024 à 20h54
Le 09/10/2024 à 21h14
Le 09/10/2024 à 23h01
Le 10/10/2024 à 11h05
Le 09/10/2024 à 22h48
Le 10/10/2024 à 09h33
Il est donc tout à fait normal que tu ne trouves rien à redire aux procédés de Musk ou que tu mettes sur un pied d'égalité Taylor Swift et des comptes neo-nazis conspirationnistes.
Quant à se proposer d'acheter des voix car on est l'homme le plus riche: rien d'anormal non plus.
Tu parles du camp du "bien", je serais curieux de savoir où tu mets le curseur du "mal".
Le 10/10/2024 à 12h24
Le 09/10/2024 à 19h53
Le 10/10/2024 à 09h35
Il ne connait que l'argent, ne jure que par l'argent, pense que l'argent peut tout acheter: libre à chacun de lui montrer qu'il a tort.
Le 10/10/2024 à 16h34
Hardware / software & entertainment
non ?
ben soit cohérent alors ...
Modifié le 10/10/2024 à 17h47
Par contre toute entreprise ou propriétaire d'entreprise qui soutient ouvertement Trump oui.
Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que les revenus de X/Twitter ont fondu car les entreprises se sont empressées de prendre leur distance avec les agissements de Musk. Difficile pour Disney de faire une pub à côté d'un compte néonazi conspirationniste.
Si tu suis mon historique, je suis parfaitement cohérent.
Le 11/10/2024 à 08h22
voilà voilà ...
Modifié le 11/10/2024 à 08h52
Tesla est Musk.
Si Tesla ne veut plus être associée à l'image de Musk, son conseil d'administration pourrait s'en séparer, sauf que Musk est l'actionnaire majoritaire ET a sécurisé son nombre de vote au CA.
De plus Tesla est aussi le financeur principal de Musk et donc de ses décisions: ici acheter des votes.
Tu parlais de cohérence...
Voila, voila...
Le 10/10/2024 à 12h17
Mais bon, "qui se ressemble s'assemble", c'est bien connu...
Le 10/10/2024 à 12h23
Le 10/10/2024 à 13h09